La frip : c’est chic, cheap et écologique

Léa Bouvet
4 min readNov 26, 2021

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Pour faire du tri dans ses vêtements ou trouver un manteau d’hiver, nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers les friperies. Une démarche écologique et économique pour un marché en plein essor. Grenoble compte désormais une dizaine de boutiques de seconde main

https://soundcloud.com/lea-bouvet-224904151/lea-bouvet-enro-friperiemp3?si=4f499c4ee6cf4931b4ee4222d1313afb

À Grenoble, difficile de passer par la rue Paul Janet sans apercevoir la boutique qui occupe le numéro 12. Les portants colorés qui trônent devant l’enseigne attirent l’œil des curieux et la vitrine déborde de vêtements et d’objets de décoration en tout genre.

Bienvenu dans la caverne d’Ali Baba

La Recycle Rie a ouvert il y a 1 an et demi. Une petite boutique d’à peine 40 m2 aux aires de caverne d’Ali Baba où méticuleusement pendu à leurs cintres, les vêtements s’entassent du sol au plafond. Laurence la patronne apparaît, souriante, un pull rose à la main. “Bonjour, vous cherchez quelque chose ? “

Laurence Lockwood a ouvert la Recycle Rie il y a 1 an et demi. Photo LB

Cette professeure d’anglais à la retraite est une passionnée de longue date :
“ J’ai toujours adoré chiner, trouver des belles choses. Ici, j’achète tout, pièce par pièce, je vais sur les brocantes, les vides greniers, les ressourceries. J’essaye de trouver un peu des pépites, notamment du joli vintage de qualité.”

Parce qu’elle sélectionne et achète elle-même les vêtements qu’elle propose Laurence applique des prix de boutique. “La fourchette de prix se situe entre 7 et 15 euros, un peu plus pour certaines pièces” précise-t-elle. Pour les coups de cœur d’un soir ou les petits budgets, reste l’option de la location.

On trouve des chaussures de tous les styles, de toutes les tailles et de tous les âges. Photo LB

“J’ai beaucoup de jeunes qui viennent louer des costumes ou des tenues pour une fête. C’est moins cher que d’acheter un vêtement que l’on va porter une seule fois ” explique Laurence

De manière générale, les boutiques de seconde main affichent des tarifs inférieurs à ceux du neuf. Un argument souvent cité par les adeptes de la friperie.

C’est moins cher et ce sont des tissus de meilleure qualité, 100% coton. Cette chemise à au moins 30 ans, elle est impeccable “ souligne Laurence, un joli tissu rouge entre les mains “ et si elle est bien entretenue elle peut durer encore longtemps.

Nettoyage, raccommodage, repassage, étiquetage … Laurence s’investit pleinement dans son travail. Photo LB

Le grand retour des vêtements vintages

Le vintage, c'est-à-dire les vêtements ayant au moins vingt ans sont très à la mode, surtout chez les jeunes. Zoé, la vingtaine, habillée en total look vintage découvre la boutique :

“Je ne vais quasiment qu’en friperie. J’aime bien, il y a plein de choix, de style différents. Et puis ici il y a vraiment de la couleur, c’est cool !”

Avec autant de choix, les clients à la recherche de la perle rare trouvent souvent leur bonheur. Photo LB

Cet engouement pour le vintage et la seconde main s’observe tant en France qu’à l’étranger. Selon une étude américaine de plateforme de vente de mode entre particuliers, Thread Up, les millennials (25–37 ans) arrivent en tête des consommateurs de fripes.

Consommer autrement, c’est aussi cela l’esprit friperie

Car plus qu’une question de mode, acheter en fripe, c'est aussi vouloir adopter un style de consommation plus écologique.

“C’est tellement évident pour moi qu’il ne faut plus rien acheter de neuf, qu’on a tout ce qu’il faut en friperie” confie Laurence.

Accroupie entre deux rayons, Catherine est à la recherche d’un pull pour sa fille. Pour, elle aussi, le choix de la seconde main est une évidence : “Personnellement, je revends mes vêtements. L’aspect écologique, le recyclage, c’est important.”

Des chaussures aux manteaux en passants par les accessoires, il est possible de donner une seconde vie à tous nos vêtements. Photo LB

Très présente sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram, Laurence lance en ce moment sa contre-offensive au black friday en désignant chaque jour une couleur et en encourageant une consommation plus slow, sans grandes promotions incitatives.

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Etudiante journalisme

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